Recherche et texte : Itri Aguenaou
Cinq espèces de primates (sans compter Homo sapiens, l'être humain) vivent à Sri Lanka, et appartiennent aux deux seuls sous-ordres des primates. Le sous-ordre des Strepsirrhiniens est représenté à Sri Lanka par deux espèces de loris. Le second sous-ordre, celui des Haplorrhiniens, dont l'élément distinctif est le nez (en comparaison à la truffe des Strepsirrhiniens), est représenté à Sri Lanka par trois espèces de singes de la famille des Cercopithécidés : deux du genre Semnopithecus, et une du genre Macaca.
Trois des cinq espèces décrites ci-dessous sont endémiques de Sri Lanka : le macaque à toque, le semnopithèque blanchâtre et le loris mince roux. Parmi les primates de Sri Lanka, ce sont aussi ces trois espèces endémiques qui sont considérées comme étant en danger sur la liste rouge de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature). Pire encore, une sous-espèce de semnopithèque blanchâtre (Semnopithecus vetulus nestor) est même en danger critique d'extinction et figure sur la liste des 25 primates les plus menacés au monde ! Une des deux sous-espèces du loris mince roux était également présente un temps sur cette liste, avant d'en être heureusement retirée.
⋄ SINGES ⋄
macaque à toque (ou macaque couronné) • macaca sinica • රිළවා (riḷavā) • செங்குரங்கு (ceṅkuraṅku) • toque macaque
|
• taille : ♂44–53 cm♀40–45 cm (+ queue ~ 50 cm)
• poids : ♂ 4,1–8,4 kg ♀2,3–4,3 kg • régime alimentaire : omnivore • espérance de vie : 30–35 ans |
Mithila Madawa Gunathilake / Wikipédia
|
|
Endémique de Sri Lanka, le macaque à toque est une espèce terrestre autant qu'arboricole. Doté d'un pelage dorsal chamois à brun doré, et d'un pelage ventral blanc ou gris argenté, le macaque à toque est de petite taille. Il vit en groupes d'environ 25 individus, et se nourrit principalement de fruits et de graines. Il chasse exceptionnellement de petits animaux. Présent sur une grande partie de l'île, le macaque couronné s'adapte assez bien aux milieux perturbés par l'homme, même s'il s'aventure peu en ville et craint surtout les chiens. D'autres espèces, comme les rapaces ou les serpents, représentent également une menace.
Le macaque à toque est classé comme espèce en danger (EN – Endangered) sur la liste rouge de l'UICN, en raison de la destruction de son habitat par l'Homme et du changement climatique qui menace l'équilibre des forêts srilankaises.
langur gris touffu • semnopithecus priam • හැලි වඳුරා (hæli van̆durā) • கருப்பு வெள்ளை மந்தி (karuppu veḷḷai manti) • tufted gray langur
|
• taille : 58–80 cm (+ queue ~ 75–90 cm)
• poids : ♂ 11–16 kg ♀9 kg • régime alimentaire : principalement phyllophage (= folivore = à base de feuilles) • espérance de vie : 18–25 ans |
Chermundy / Wikipédia
|
|
À Sri Lanka, le langur gris touffu est présent au nord, au centre, à l'est et au sud-est de Sri Lanka, principalement au sein des forêts sèches, des zones habitées par les humains et des sites archéologiques tels que Sigiriya ou Polonnaruwa. On le retrouve également dans le sud-est de l'Inde.
Le langur gris touffu est le plus grand singe de Sri Lanka. Il se distingue par un pelage gris ou brun et un visage noir. Diurne, il est à la fois arboricole et terrestre. Son régime est végétarien, principalement folivore et frugivore, et il vit en groupes de 20 à 50 individus. Afin de se protéger de certains prédateurs, comme les léopards et les aigles noirs, des chercheurs ont fait état de situations d'entraide entre le langur gris touffu et le cerf axis. Le langur, perché au sommet d'un arbre, peut avertir de l'arrivée de prédateurs par les airs et nourrir le cerf en faisant tomber des fruits, tandis que l'odorat du cerf permet aux langurs d'être avertis de la présence de prédateurs terrestres.
Il s'agit d'une espèce quasi menacée (NT – Near Threatened), inscrite sur la liste rouge de l'UICN, et qui fait désormais l'objet de projets de conservation. En effet, il est parfois chassé pour sa chair et son habitat est menacé.
semnopithèque blanchâtre (ou semnopithèque à face pourpre) • semnopithecus vetulus • කළු වඳුරා (kaḷu van̆durā) • purple-faced langur
|
• taille : ♂ 50–67 cm ♀45–60 cm (+ queue ~ 60–85 cm)
• poids : ♂ 7–9 kg ♀5–8 kg • régime alimentaire : principalement phyllophage (folivore) • espérance de vie : 23 ans |
Chermundy / Wikipédia
|
|
Espèce endémique de Sri Lanka, le semnopithèque blanchâtre était présent à l'origine sur l'ensemble du territoire, et principalement en zone humide. Désormais, il ne vit plus dans les zones sèches à l'est et au sud-est. Son corps et son visage sont généralement noirs ou gris foncé, tandis que son postérieur, sa queue et ses poils au bas du visage sont plutôt gris clair. Au sommet de sa tête, les poils virent au roux. Quatre sous-espèces existent à Sri Lanka, et diffèrent légèrement en apparence. Diurne et surtout arboricole, le semnopithèque blanchâtre vit en groupe d'environ neuf individus et se nourrit principalement de feuilles, mais aussi de fruits, de graines et de fleurs.
Le semnopithèque blanchâtre est classé en danger (EN – Endangered) sur la liste rouge de l'UICN, car sa population a diminué de 50 % en moins de cinquante ans, et ce déclin se poursuit. Cette diminution est principalement due à la destruction de son habitat, liée à la déforestation à hauteur de 50% entre 1956 et 2003. Une sous-espèce, Semnopithecus vetulus nestor, présente dans la région de Colombo, est même classée parmi les 25 primates les plus menacés au monde et figure sur la liste des espèces en danger critique d'extinction (CR – Critically Endangered). Des efforts de conservation ont ainsi été mis en place, mais son déclin n'a pas encore été enrayé.
Le semnopithèque blanchâtre est classé en danger (EN – Endangered) sur la liste rouge de l'UICN, car sa population a diminué de 50 % en moins de cinquante ans, et ce déclin se poursuit. Cette diminution est principalement due à la destruction de son habitat, liée à la déforestation à hauteur de 50% entre 1956 et 2003. Une sous-espèce, Semnopithecus vetulus nestor, présente dans la région de Colombo, est même classée parmi les 25 primates les plus menacés au monde et figure sur la liste des espèces en danger critique d'extinction (CR – Critically Endangered). Des efforts de conservation ont ainsi été mis en place, mais son déclin n'a pas encore été enrayé.
⋄ LORIS ⋄
loris mince roux (ou loris grêle) • loris tardigradus • රතු උණහපුළුවා (ratu uṇahapuḷuvā) • செந்தேவாங்கு (centēvāṅku) • red slender loris
|
• taille : 20–25 cm
• poids : 80–170 g • régime alimentaire : omnivore (principalement insectivore) • espérance de vie : 15–18 ans |
Chermundy / Wikipédia
|
|
Le loris grêle (ou loris mince roux) est une espèce endémique de Sri Lanka. La sous-espèce Loris tardigradus nycticeboides est présente dans le centre de l'île, au sein des forêts tropicales humides de montagne et des forêts de nuages situées entre 1 650 et 2 000 mètres d'altitude.
La sous-espèce Loris tardigradus tardigradus vit, quant à elle, dans les forêts tropicales humides de plaine et les forêts marécageuses côtières de faible altitude, au sud-ouest de l'île.
Cet animal n'a pas de queue visible. Il se distingue essentiellement par ses grands yeux ronds, son pelage gris-roux, ses membres et ses doigts grêles, ainsi que par son museau allongé.
Le loris mince roux vit en petits groupes. C'est un animal nocturne principalement insectivore, même s'il se nourrit aussi de végétaux, de lézards et d'œufs d'oiseaux. Doté d'un odorat très faible, il est capable de consommer des insectes jugés répugnants par la plupart des espèces, à l'instar des punaises. Cela lui assure un garde-manger considérable et peu concurrentiel. C'est également l'un des rares mammifères capables de sécréter des toxines.
Considérée comme en danger sur la liste rouge de l'UICN (EN – Endangered), cette espèce est menacée par la destruction et la fragmentation de son habitat ainsi que par le commerce illégal. L'espèce est en effet braconnée pour ses prétendues vertus thérapeutiques, ou pour fournir des particuliers peu scrupuleux et désireux d'en disposer comme d'un animal domestique.
La sous-espèce Loris tardigradus nycticeboides a même figuré, entre 2004 et 2006, parmi les 25 primates les plus menacés au monde et elle est très rarement observée. La dernière observation remonte à 2009, dans le cadre du programme de conservation EDGE (Evolutionarily Distinct and Globally Endangered) mené par la Société zoologique de Londres, dans le parc national de Horton Plains. Ce programme vise à sensibiliser le public à des espèces menacées dont les caractéristiques génétiques sont si rares qu'une extinction serait une perte particulièrement importante.
La sous-espèce Loris tardigradus tardigradus vit, quant à elle, dans les forêts tropicales humides de plaine et les forêts marécageuses côtières de faible altitude, au sud-ouest de l'île.
Cet animal n'a pas de queue visible. Il se distingue essentiellement par ses grands yeux ronds, son pelage gris-roux, ses membres et ses doigts grêles, ainsi que par son museau allongé.
Le loris mince roux vit en petits groupes. C'est un animal nocturne principalement insectivore, même s'il se nourrit aussi de végétaux, de lézards et d'œufs d'oiseaux. Doté d'un odorat très faible, il est capable de consommer des insectes jugés répugnants par la plupart des espèces, à l'instar des punaises. Cela lui assure un garde-manger considérable et peu concurrentiel. C'est également l'un des rares mammifères capables de sécréter des toxines.
Considérée comme en danger sur la liste rouge de l'UICN (EN – Endangered), cette espèce est menacée par la destruction et la fragmentation de son habitat ainsi que par le commerce illégal. L'espèce est en effet braconnée pour ses prétendues vertus thérapeutiques, ou pour fournir des particuliers peu scrupuleux et désireux d'en disposer comme d'un animal domestique.
La sous-espèce Loris tardigradus nycticeboides a même figuré, entre 2004 et 2006, parmi les 25 primates les plus menacés au monde et elle est très rarement observée. La dernière observation remonte à 2009, dans le cadre du programme de conservation EDGE (Evolutionarily Distinct and Globally Endangered) mené par la Société zoologique de Londres, dans le parc national de Horton Plains. Ce programme vise à sensibiliser le public à des espèces menacées dont les caractéristiques génétiques sont si rares qu'une extinction serait une perte particulièrement importante.
loris mince gris • loris lydekkerianus • අලු උණහපුළුවා (alu uṇahapuḷuvā) • சாம்பல் தேவாங்கு (cāmpal tēvāṅku) • gray slender loris
|
• taille : 21,5 cm
• poids : 255 g • régime alimentaire : omnivore (principalement insectivore) • espérance de vie : 12–15 ans |
Chermundy / Wikipédia
|
|
Présent dans le sud de l'Inde et à Sri Lanka, et plus précisément dans les forêts sèches du nord et de l'est ainsi que dans les hauts plateaux, le loris mince gris se distingue par son pelage court et gris, qui vire parfois au roux selon la sous-espèce.
Ses grands yeux ronds et rapprochés lui confèrent une vision stéréoscopique. Son museau, plus large et moins pointu que celui du loris mince roux, est un autre trait distinctif. C'est également une espèce nocturne et principalement insectivore, même si le loris mince gris se nourrit parfois de végétaux ou de petits animaux, comme des souris. Plutôt solitaire, il peut également être observé en petits groupes.
Le loris mince gris est considéré comme quasi menacé (NT – Near Threatened) sur la liste rouge de l'UICN, mais la menace s'aggrave. Sa survie est menacée par la fragmentation et la perte de son habitat, notamment par le déclin des acacias, son arbre préféré, ainsi que par les prélèvements effectués dans les populations de loris à des fins pseudo-thérapeutiques ou récréatives.
Ses grands yeux ronds et rapprochés lui confèrent une vision stéréoscopique. Son museau, plus large et moins pointu que celui du loris mince roux, est un autre trait distinctif. C'est également une espèce nocturne et principalement insectivore, même si le loris mince gris se nourrit parfois de végétaux ou de petits animaux, comme des souris. Plutôt solitaire, il peut également être observé en petits groupes.
Le loris mince gris est considéré comme quasi menacé (NT – Near Threatened) sur la liste rouge de l'UICN, mais la menace s'aggrave. Sa survie est menacée par la fragmentation et la perte de son habitat, notamment par le déclin des acacias, son arbre préféré, ainsi que par les prélèvements effectués dans les populations de loris à des fins pseudo-thérapeutiques ou récréatives.
